De tout l’archipel guadeloupéen, la Désirade est sûrement l’île la plus discrète… Moins...
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Au sud de Grande-Terre en Guadeloupe, Marie Galante est la troisième île des Antilles Françaises par sa superficie.
Peu de voitures, des champs de canne à sucre à perte de vue, de superbes plages et des fonds sous-marins exceptionnels… À l’écart des circuits touristiques, la discrète Marie-Galante vaut le détour pour un voyage inoubliable dans l’espace, mais aussi dans le temps. Car celle qu’on surnomme « l’île tranquille » fait parfois penser à la Guadeloupe d’antan.
Vous avez déjà fredonné la chanson de Laurent Voulzy ? Il est grand temps d’aller explorer la « vraie » Marie-Galante, une île antillaise au parfum entêtant, qui perdure bien après votre retour en métropole. Une île qu’on aime, assurément…
Comment y aller ? - Quand visiter ? - Pourquoi y aller ? - Que faire ?
Préparez votre voyage avec nos partenairesPour venir à Marie-Galante, il faut dans un premier temps rejoindre la Guadeloupe depuis la métropole. Pour cela, plusieurs compagnies aériennes (Air France, Corsait, Air Caraïbes) assurent des liaisons depuis Paris Orly.
De Guadeloupe, il faut ensuite embarquer dans un bateau. Les bateaux en provenance de Pointe-à-Pitre débarquent à Grand-Bourg, avec une escale à Saint-Louis à l’heure du déjeuner pour l’Express des Iles.
Mais Saint-Louis est plutôt une escale pour les bateaux en provenance de Saint-François sur la route des Saintes. Ceux-ci desservent Saint-Louis très tôt le matin à l’aller et l’après‑midi au retour des Saintes. Compter 45 mn de traversée Saint- François/Marie-Galante et également 45 mn Marie-Galante/les Saintes.
Attention, ça peut secouer pas mal ! Egalement départs de la Gare maritime de Bergevin à Pointe-à-Pitre.
Il est préférable de voyager à Marie-Galante en Guadeloupe lors de la saison sèche de décembre à avril. Notez que les cyclones sont présents de août à septembre.
Pour éviter la masse touristique, les mois de mai, juin et novembre sont toutefois agréables et moins chers.
Un véritable voyage dans le temps, puisque beaucoup voient en cette « île tranquille » la Guadeloupe d’il y a 30 ou 40 ans. Peu de voitures, un mode de vie préservé, une économie essentiellement rurale qui s’ouvre lentement au tourisme.
Marie-Galante, c’est l’île de la canne à sucre. Elle y consacre la moitié de ses terres cultivables, et il reste trois distilleries fameuses pour leur rhum, réputé pour être le meilleur et le plus fort de toute la Guadeloupe : 59°. Elle est aussi entourée par quelques-unes des plus belles plages de l’archipel guadeloupéen, de Capesterre jusqu’au nord de Saint-Louis, et abrite des fonds marins à donner envie de passer son temps sous l’eau.
Laurent Voulzy n’y est pas né, mais il a donné son hymne à cette île magique qui doit son nom à l’incontournable Christophe Colomb. Occupée par les Indiens caraïbes, il s’en désintéresse mais la baptise néanmoins Maria-Galanda, du nom d’une de ses caravelles. 150 ans s’écoulèrent avant que l’île ne voie arriver les premiers colons français. Mais ce sont aux Anglais qu’on doit les milliers d’esclaves importés pour la production de canne.
Aujourd’hui, il ne reste à Marie-Galante qu’une seule sucrerie, celle de Grande-Anse, les autres ayant été envahies par la nature, et trois distilleries qu’il faut prendre le temps de visiter avant de passer à la dégustation : Bielle, Bellevue et Père-Labat.
On aime cette île, dont le parfum reste entêtant même après le retour à la maison, et l’on vous conseille vivement de passer au moins une ou deux nuits sur place. Louer une voiture est indispensable pour en faire le tour (GPS tout à fait inutile).
En chemin, on s’arrêtera volontiers sur une plage ou le temps d’une visite de distillerie, photographier un moulin en ruine enlacé par des « figuiers maudits », à moins qu’une rénovation en cours ne leur rende un semblant de vie.
Sur la centaine de moulins à sucre de « l’âge d’or », un tiers a disparu. Comme les cabrouets, à l'arrêt le plus souvent devant les plantations, des charrettes locales tirées par deux bœufs qui assurent encore, ici ou là, une partie du transport de la canne. Croisez les doigts, vous aurez peut-être la chance d'en voir passer lentement entre les champs de canne et sur fond de mer bleu argent, surtout si un concours de bœufs tirants est organisé le dimanche, durant votre séjour.
Grand Bourg est, vous l’avez deviné, la commune la plus importante de Marie-Galante, et son port principal. Malgré l’incendie qui l’a dévasté au début du XXe s, on est sensible au charme tranquille de ses vieilles maisons créoles en bois, flirtant avec les édifices bétonnés construits par l’architecte Ali Tur après le cyclone de 1928.
À la sortie du bourg, en allant vers Capesterre, un espace des arts et du patrimoine, tout à la fois musée, boutique et lieu de vie incroyable, a été ouvert en 2012 par Vincent Nicaudie. Ce collectionneur passionné et passionnant a mis en ligne la première base de données sur les objets du patrimoine antillais et propose aussi une galerie d’artistes.
Pour rester dans l’artisanat local, arrêt ensuite à la maison de l’Indigo, section Murat. Cette case colorée fera le bonheur des passionnés de jardin créole, avant de partir à l’aventure au milieu des champs de canne, par de petites routes menant, comme par hasard, à la distillerie Bielle, restée dans son jus. Visite passionnante, tout comme celle du domaine du Père-Labat, un moine dominicain qui vulgarisa l’utilisation de l’alambic dans les Antilles françaises à la fin du XVIIe s.
À 4 km de là, Saint-Louis vit à son rythme indolent, un peu en dehors du temps. Rythme parfois troublé par les bateaux qui relient l’île à Pointe-à-Pitre, Saint-François ou les Saintes. On s’y arrête pour avaler une omelette créole au colombo chez Henri, sous les amandiers, ou un poisson au court bouillon chez Pierrot. On a le temps, rien ne presse.
En continuant vers le nord, on découvre la vraie Marie-Galante, mélange d’étrange âpreté et de douceur. Routes pittoresques qu’on suit au feeling, falaises abruptes, plages magnifiques, comme celle de Vieux-Fort.
On est tout surpris de se retrouver après moult détours à l’entrée de Capesterre, petit bourg nonchalant et agréable où il fait bon se laisser vivre avant de retrouver la métropole. En arrivant par les collines, on plonge littéralement sur le village, son église, ses ruelles et ses jolies maisons, bordées par un lagon turquoise de toute beauté.
À proximité immédiate, voici la splendide plage de la Feuillère, parmi nos préférées sur l’île. Cocotiers, eau turquoise, sable blanc de blanc et barrière de corail. Dernière baignade, dernière fricassée de lambis, dernier ti-punch… On voudrait ne jamais repartir.
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